La marinière, du matelot au dressing

Retour sur cette pièce mode indémodable 

Typiquement française, la marinière est la pièce-phare d’une garde-robe chic au féminin. Souvent réinterprété, le petit haut en coton aux 21 rayures a su se trouver une place douillette dans l’iconographie de la mode parisienne.

Mis au goût du jour par la Reine Victoria, Gabrielle Chanel puis Jean-Paul Gaultier, cet habit devenu intemporel doit son succès à l’Histoire, mais pas que…

Dévoilons un secret de polichinelle : la marinière est avant tout et surtout adoptée par tous et par toutes parce qu’elle convient à toutes les morphologies et à tous les styles. Confortable et élégante, elle est le choix sûr par excellence pour parfaire un look casual chic.

La véritable histoire de la marinière, cet habit intemporel et so frenchy

Du « tricot rayé » de la Marine Nationale aux défilés Jean-Paul Gaultier, cap sur ce vêtement incontournable du dressing féminin.

Durant tout le Moyen-Âge, en Europe, la rayure fait désordre. Elle divise les couleurs des étoffes, troublant l’ordre divin. Ainsi, jusqu’au XVIII siècle, la rayure est l’apanage du fou, du bagnat (à l’horizontale) voire du servant (à la verticale). Nestor, le très discret majordome du Capitaine Haddock, porte ainsi un gilet aux rayures jaunes et noires sous sa veste. C’est sa livrée de domestique, son vêtement de travail, qui définit son statut au Château de Moulinsart et durant tous ses déplacements.

Sous la Révolution Française, la rayure devient la marque des Sans-Culottes, puis des Dandys. Les Français arborent alors la cocarde avec fierté. Quelques années plus tard, certains soldats de l’armée de Napoléon, partis faire campagne en Égypte, s’emparent de ce motif qui devient un symbole de patriotisme. Dans la Marine, notamment, les rayures rouges et indigo se multiplient. Elles apportent une touche de couleur aux maillots de corps qui réchauffent les marins du ras du cou jusqu’aux genoux. Sous Napoléon III, en 1858, la tenue réglementaire des marins impose une marinière en jersey de coton aux 21 raies blanches et bleues, autant que de victoires napoléoniennes.

Peu à peu, les rayures de la marinière débarquent sur les ports. Les baigneuses de la Belle-Époque adoptent le bleu marin sur leurs transats, puis sur leurs tenues. Elles comprennent rapidement comment, par effet d’optique, les larges bandes blanches soulignent et accentuent les formes de leurs cuisses ou de leur décolleté. La transgressive rayure devient badine.

Rapidement, de retour de leurs séjours à Deauville, l’écrivaine Colette et bientôt Coco Chanel emmènent la marinière en ville. Le Tout-Paris des années folles s’embrase. La marinière devient synonyme de la capitale.

Depuis les années 20, la marinière est absolument incontournable de la mode parisienne.

Pierre Balmain, Yves Saint Laurent et même Jean-Paul Gaultier dès son 1er défilé Haute Couture en 1983, tous les grands créateurs de mode se prêtent au jeu en réinterprétant, saison après saison, ce vêtement iconique.

 

 

Quelle marinière choisir ?

L’authentique marinière en jersey de coton

La marinière authentique aux 21 rayures bleues est en 100% coton, une matière respirante et agréable à porter en toute saison. Son col bateau, comme le portait Brigitte Bardot, souligne les clavicules et adoucit la ligne des épaules. Ses manches ¾ confèrent une touche active, presque sportive, à la silhouette.

L’authentique marinière française est créée et recréée par des marques iconiques telles que Petit Bateau, Saint James et Armor Lux. Ses spécialistes de la maille utilisent généralement une machine à tricoter tubulaire afin de créer un t-shirt marinière sans couture sur les côtés. Les rayures sont formées par les fils indigo déjà teintés. Les marinières ne sont donc pas imprimées, mais tricotées en couleur.

La marinière colorée

Les marques osent la couleur !

Des rayures roses, rouges, oranges, vertes, jaunes, voire multicolores, réveilleront n’importe quelle tenue classique. Certaines marinières originales se parent de petits boutons colorés pour apporter une touche de doré, d’argenté ou de laiton à un haut plutôt sobre.

Une maille qui m’aille !

Sur un pull comme sur une petite robe, la rayure transforme la silhouette. Si une rayure horizontale tend à donner de l’ampleur à une poitrine menue, vous pouvez également jouer avec la verticalité et les angles géométriques pour affiner votre taille, souligner votre joli dos ou allonger votre silhouette.

La maille jersey ou interlock peut être tricotée de façon moulante ou se porter en version XXL. Jouez avec les rayures pour transformer votre silhouette sans faire de régime, ni porter de talons.

Comment bien associer la marinière ?

À Paris, la marinière femme se porte généralement avec un jean bleu, un cardigan ou un blazer, une paire de ballerines et un rouge à lèvres coloré. Pour Inès de la Fressange, ancienne mannequin devenue reporter mode, la marinière s’associe à merveille avec un collier de perles et une veste de tailleur ou un trench Burberry.

À la mi-saison, le pull marinière ou le t-shirt rayé se recouvre d’une veste en jean, en daim ou d’un perfecto en cuir pour un côté rock en ville. En Bretagne, c'est une pièce de prêt-à-porter comme les autres. On l’enfile avec une paire de bottes en caoutchouc avant de partir à la pêche ou au jardin et on remet de jolies espadrilles, le soir, pour rejoindre ses amis autour d’un verre ou d’un bon dîner.

L’été, il suffit d’une robe marinière ou d’un petit short pour apporter à sa tenue un air de vacances ! Quand l’air redevient frais, la marinière se retrousse et se glisse dans un jean denim avec des sneakers, des bottes en cuir, des mocassins ou de petites bottines rock, selon l’envie du moment.

Versatile, intemporelle, aussi sobre que sophistiquée, la marinière est la pièce indémodable par excellence, c'est la raison pour laquelle elle a une place si particulière chez Les Cocottes. Nous aimons l'associer avec notre Jean Slim Erin, un short Félix ou encore un pull Bertille en superposition.

Elle peut être portée sous toutes les coutures et par toutes les femmes.